Le son

La source du son : in, out, off

On distingue traditionnellement trois catégories de son, suivant l'endroit d'où il semble provenir :

Dans l'extrait suivant, identifiez les différents éléments de la bande-son et classez-les (in, out, off) : M. Webb, 500 Days of summer, 2008 (de 88' à 90'25).

La fabrication de la bande-son : son direct / post-synchronisation

On oppose son direct et son post-synchronisé. La plupart des films comportent un mixage des deux. Cependant, la plupart des dialogues sont post-synchronisés.

Le film Blow Out (1981) de B. de Palma met ainsi en scène une réflexion sur le son dans un film de série B. Quelles sont les différentes composantes du son ?

B. de Palma, Blow Out, 1981 (de 3'30 à 4'30).

Les éléments de la bande-son

La parole et le corps humain

Le cinéma privilégie la parole. On parle d'ailleurs de 'cinéma parlant' plus que de 'cinéma sonore'. La bande-son donne une place particulière à la voix humaine, qui est généralement post-synchronisée.

Ecoutez la bande-son de The Longest Day (1962). Que remarquez-vous ?

K. Annakin, The Longest Day, 1962 (de 108' à 109').

Observez le traitement du son dans cette séquence de Play time (de 67'40 à 71'25).

Les bruits produits par le corps humain occupent également une place fondamentale dans un film : respiration, soupirs, râle, cris.

Comment la bande-son de Rosetta souligne-t-elle l'angoisse du personnage ?

J. L. et P. Dardenne, Rosetta, 1998 (de 2'20 à 3').

Les bruits

Les bruits permettent de créer l'illusion d'un espace plus large que ce que le spectateur voit. On parle d'extension sonore. Cette extension peut servir à suggérer un lieu, une ambiance.

Comparez les extensions sonores des deux séquences suivantes.

M (1931, de 11'40 à 12'40)

Blade Runner (1982, de 7'10 à 8'40)

Commentez l'évolution de l'extension d'une séquence à l'autre.

19'-19'30

81'10-81'30

J. Tati, Les Vacances de M. Hulot, 1953.

Les bruits permettent de créer l'illusion d'un mouvement, voire d'un personnage. L'un des premiers films du cinéma parlant a d'ailleurs été The Invisible Man (1933).

Certains bruits n'ont pas vocation à être réalistes : ils sont choisis pour leur pouvoir de suggestion.

Observez cette séquence de Ip Man (2008, de 59'12 à 59'45). Comment le son crée-t-il la violence ?

Observez l'utilisation du bruit dans cette séquence Solaris (1972, de 128'35 à 132'50).

La musique

La musique est présente depuis l'origine du cinéma. Les projections étaient accompagnées par un piano.

Buster Keaton, Sherlock Junior, 1924.

On peut distinguer les musiques de film suivant leurs genres :

Il faut aussi distinguer les musiques qui préexistent au film (il y a alors aussi un phénomène de citation qui s'ajoute à l'effet produit par la musique elle-même) et les musiques originales, qui ont été écrites pour accompagner un film.

Dans le cinéma 'classique' hollywoodien, la musique présente souvent les caractéristiques suivantes :

Observez l'utilisation de la musique dans Invasion of the bodysnatchers (1956, de 74'20 à la fin).

La musique a également un rôle dans l'organisation de la narration. Elle permet de créer une unité d'un plan à un autre ou de créer des échos d'une séquence à une autre.

Beaucoup d’œuvres utilisent ainsi des motifs musicaux pour marquer les grandes articulations dramatiques, comme dans Les Sept Samouraïs (un motif musical accompagne l'enterrement de chaque samouraï) ou Rio Bravo (un air rappelle sans cesse aux assiégés leur mort prochaine).

Enfin, il faut évoquer les nombreux biopics qui

Le silence et la suspension

"Le cinéma sonore a inventé le silence" écrit R. bresson dans ses Notes sur le cinématographe.

On distingue silence et suspension des sons. La suspension ne se justifie pas du point de vue de l'histoire : ce sont des moments où la bande-son est comme 'suspendue', interrompue. La suspension est un effet décidé au montage et clairement identifié comme tel.

Le silence, lui, s'intègre parfaitement à l'histoire racontée par le film. Il est lui aussi riche d'effets dramatiques.

Observez l'utilisation du silence dans les extraits suivants.

J. Tourneur, Cat People, 1942 (de 42'45 à 44'15).

Ridley Scott, Alien, 1979, de 1:03:36 à 1:07:42.

A. Kurosawa, Ran, 1985 (de 59'20 à 61'10).

T. P. Anderson, There will be blood, 2007 (de 58' à 58'30).

L'impact de la bande-son

L'ensemble de la bande-son (sons humains, bruits, musique) peut accompagner l'action de façon empathique ou au contraire la mettre à distance en proposant une musique, des bruits ou des sons humains décalés.

Commentez l'utilisation du son dans ce célèbre extrait de Psycho.

A. Hitchcock, Psycho, 1960 (de 44'30 à 47').

Bibliographie

Pour commencer

Laurent Jullier, Le son, éd. Cahiers du cinema, 2001.

Gilles Mouëllic, La musique de film : pour écouter le cinéma, éd. Cahiers du cinema, 2001.

Pour aller plus loin

Michel Chion, La Musique au cinéma, éd. Fayard, 1995.