Description

La description rend compte des propriétés qui identifient un personnage, un lieu, un objet, une situation.

Le dictionnaire du littéraire, coll. Dicos poche, éd. Quadrige / PUF, 2002

1. Histoire de la description

Les rhéteurs antiques sont les premiers à analyser la description, qu'ils rattachent à l'evidentia, la puissance illusioniste de tout texte réussi. La notion de description est rattachée, depuis Platon et Aristote, à la mimesis. La conception classique fait de la description un ornement et un lieu du "faire voir", en poésie comme en prose.

La rhétorique d'apparat ( épidictique ) perfectionne, dans l'Antiquité tardive, les normes descriptives. Il s'ensuit que la description n'est jamais neutre, se fait éloge ou blâme et porte toujours la marque de la subjectivité du descripteur. Cette codification initiale influence le Moyen Âge notamment à travers le lieu commun du paysage idéal ou locus amoenus, lieu naturel déjà célébré par Homère, élaboré dans la poésie pastorale de Théocrite ( IIIe s. av. J.-C. ) ou Virgile ( Ier s. av. J.-C. ) qui s'affirme rapidement comme un topos commun à toute la littérature européenne.

Sous l'effet de l'inspiration, le poète, comme le peintre avec lequel il entre en rivalité, peut imiter parfaitement la nature, la surpasser ou la corriger, rivalisant ainsi avec la création, voire avec le créateur.

Lorsque Balzac et d'autres romanciers plantent le décor, lorsqu'ils définissent le cadre de l'action et présentent l'apparence physique des héros, c'est pour mieux faire comprendre la psychologie des personnages et les motivations de l'action.

Aux descriptions documentaires et aux catalogues des naturalistes, les Décadents préfèrent les villes mortes, leurs brumes, ainsi que les charmes de l'analogie.

Le dictionnaire du littéraire, coll. Dicos poche, éd. Quadrige / PUF, 2002