Nos séances d'analyse de l'activité se déroulent en plusieurs étapes :
1. Le narrateur présente la séance choisie puis pose une question professionnelle au groupe ;
2. Le groupe pose des questions complémentaires pour mieux comprendre ce qui s'est passé ;
3. Le groupe discute pour proposer des éléments de réponse à la question du narrateur ;
4. Le narrateur dresse un bilan des échanges.
"Les résistances du réel et les obstacles auxquels les professionnels de terrain ne peuvent pas [...] se dérober multiplient les épreuves. Et ces épreuves sont collectives tant le réel – quand il résiste – ne peut s'apprivoiser seul. Dans des conditions concrètes d'exercice de leur métier si fréquemment réorganisées, c'est donc seulement ensemble que les professionnels peuvent continuer de produire les ressources génériques qui leur permettent de continuer à faire un travail de qualité. Afin que chacun ne se trouve pas à « errer tout seul face à l'étendue des bêtises possibles » (Darré, 1994), ils doivent entretenir ces ressources communes en examinant et en réexaminant, entre connaisseurs, les anciens et les nouveaux dilemmes du travail concret [...]. C'est uniquement grâce à ce travail collectif des collectifs de travail [...] que se fabriquent les ressources collectives qui deviennent alors disponibles pour chacun."
Miossec, Y. & Clot, Y. (2015). Le collectif de travail : entre fragilité et ressource. Dans : Annie Thébaud-Mony éd., Les risques du travail: Pour ne pas perdre sa vie à la gagner (pp. 147-154). Paris: La Découverte.
"Pour P. Molinier « [...] un collectif ne peut pas fonctionner sans un minimum d'attention (de care) aux autres, d'attention à leur sensibilité, à leur personnalité, d'attention à ce qui est important pour eux ou elles, ce qui compte à leurs yeux » (ibid.). Alors, et seulement alors, on peut supporter le conflit en se laissant entamer par la conviction de l'autre. « La bonne marche d'un collectif impliquerait ainsi la dimension éthique de la gentillesse tout en préservant la dimension agonistique du débat » (ibid.). [...] On retrouve d’ailleurs ce souci dans certains travaux en clinique de l’activité, sous un angle un peu différent, celui de la confiance, confiance bâtie sur l’assurance de présupposés communs à propos des principes qui guident l’action. [...] On y insiste alors sur la confiance comme facteur déterminant dans le déploiement de la dispute de métier."
Clot, Y. (2020). Éthique et travail collectif : Controverses. Toulouse: Érès.
Au narrateur : Présentez la situation que vous avez choisie.
Vous veillerez à précisez : le contexte ; les dispositifs didactique et pédagogique choisis ; les évènements, en vous concentrant sur les faits.
À l'issue de la narration, vous posez une question professionnelle au groupe.
Le groupe écoute sans vous interrompre en prenant éventuellement des notes.
Au groupe : vos questions doivent permettre de rassembler le maximum d'informations sur la situation exposée.
Au groupe : vous avez un temps pour formuler :
- des hypothèses de compréhension et d'explication ;
- des "propositions en résonance", issues des expériences des participants qui ont pu se trouver dans des situations analogues ;
- des propositions d'action, composantes d'un "inventaire des possibles".
Le but est de construire des éléments de réponse à la question posée par le narrateur.
Au narrateur : Quel bilan faites-vous de ce qui a été proposé ? Qu'est-ce que vous retenez, et qu'est-ce que vous ne retenez pas ?