INSPE ANGERS - M1

Se former à et par la recherche

Analyse de données : l'orthographe

Compte-rendus de lecture

Des volontaires ?

L'orthographe au cycle 4

Le cycle 4 poursuit ces apprentissages, approfondit les notions et règles déjà étudiées et fait découvrir de nouvelles notions et d'autres aspects du fonctionnement de la langue. Il entend également permettre aux élèves de comprendre le fonctionnement global de la langue et l'organisation de son système. Dans cet objectif, le choix a été fait de fonder le programme sur des notions centrales dont l'étude est progressivement approfondie au cours du cycle. Les exercices et entraînements d'orthographe, de grammaire et de vocabulaire, sollicitant mémorisation et réflexion, donnent lieu à des séances spécifiques, en résonance avec l'écriture, l'oral et la lecture. [...]

La grammaire est au service de l'orthographe.

Le travail du cycle 3 se poursuit dans le but de construire une relation plus exigeante à la norme, en continuant à se fixer de grandes priorités en fonction des régularités orthographiques auxquelles il faut s'entraîner et qu'il convient de s'approprier par automatisme.

Ministère de l'Éducation Nationale (2020). Programme du cycle 4.

L'orthographe au lycée

Les compétences de compréhension et d'expression et les connaissances linguistiques sont complémentaires ; elles se nourrissent et s'éclairent mutuellement : une connaissance des principes de l'orthographe, de la grammaire et de la conjugaison rend l'expression plus sûre et, inversement, la possession d'un vaste vocabulaire ou l'aisance à bâtir des phrases sont renforcées par le regard réflexif que la grammaire porte sur les discours. [...]

La maîtrise de l'orthographe demeure une préoccupation constante au lycée : la connaissance et le respect des codes qui règlent une communication claire et précise, partagés par tous, constituent l'un des objectifs fondamentaux de l'enseignement scolaire. Plus généralement, dans l'ensemble des travaux écrits demandés aux élèves, une attention spécifique est portée à la correction de la langue, qui doit être prise en compte dans l'évaluation.

Ministère de l'Éducation Nationale (2019). Programme de français de seconde générale et technologique.

La consigne

Proposez une analyse a priori de cette consigne.

Les données recueillies

Observez les données proposées. Quelles réflexions vous inspirent-elles ?

La cacographie

Boinvilliers, J.-E.-J. (1822). Cacographie, ou Recueil de phrases dans lesquelles on a violé à dessein l'orthographe... .

L'orthographe lexicale

Les enseignants qui corrigent de nombreuses copies savent par expérience qu'il leur arrive, après rencontre répétée d'erreurs, d'éprouver des doutes sur la forme correcte de certains mots : par exemple accommoder prend-il un ou deux m ou algorithme s'écrit-il avec un y ? Ces observations ont amené plusieurs chercheurs à effectuer des études portant sur des BO [un groupe d'adultes bons en orthographe] ou des FO [un groupe d'adultes faibles en orthographe] en les soumettant à l'exposition simple (en lecture) ou à des tâches de copie de mots correctement ou erronément transcrits. De manière générale, être exposé à un item correct accroit la fréquence des réponses exactes, et rencontrer un item erroné augmente la fréquence des erreurs, par comparaison avec ce qui apparait avec un item nouveau neutre. Cet effet a la même intensité chez les BO et les FO, et cela quel que soit le délai qui s'écoule entre la rencontre des items et leur utilisation. La seule lecture d'un item suffit pour améliorer ou diminuer la performance, mais le fait de produire soi-même une erreur en amplifie l'impact. Ces résultats convergents conduisent à privilégier les apprentissages sans erreur et à essayer d'éviter l'exposition à celles-ci.

Fayol, M. & Jaffré, J. (2014). L'orthographe. Presses Universitaires de France.

L'orthographe grammaticale

Au total, les adultes connaissent les règles au moins en ce qui concerne l'accord de l'adjectif, du verbe, et même du participe passé employé seul ou comme attribut (moins bien pour le participe passé employé avec avoir). La plupart du temps, ils ne s'y réfèrent pas : s'ils le faisaient, le coût en attention ou en mémoire serait tel qu'ils ne parviendraient plus à rédiger. Ils font appel à une procédure soit simplifiée, sans doute automatisée, d'accord avec le mot qui précède, soit de récupération en mémoire d'une forme toute fléchie. Ces procédures réussissent presque toujours du fait de la fréquence avec laquelle elles sont mobilisées lors de la rédaction ou de la lecture de textes. [...] Chez les adultes, et peut-être chez ceux qui reçoivent un entrainement intensif, un mécanisme jusqu'alors peu étudié évalue la compatibilité sémantique entre le nom et le verbe ou entre l'adjectif et le nom. Lorsque la compatibilité est élevée, l'erreur potentielle passe inaperçue : des erreurs subsistent même dans des textes très contrôlés (grands journaux, thèses). Lorsque la compatibilité est faible, l'attention du rédacteur se trouve éveillée. Si l'auteur dispose de suffisamment de temps et d'attention, il utilise la règle et la procédure explicites : il peut ainsi corriger l'erreur avant même de l'avoir transcrite, mais au prix d'un coût élevé en mémoire et en attention.

Fayol, M. & Jaffré, J. (2014). L'orthographe. Presses Universitaires de France.

Les orthographes inventées

Astolfi, J.-P. (1997). L'Erreur, un outil pour enseigner. ESF éditeur.

Enseigner l'orthographe

Les homophones grammaticaux ne font plus partie des programmes actuels en tant que tels. En effet, il a été démontré que les erreurs d'homophones grammaticaux (à/a ; et/est ; on/ont, etc.) étaient en fait des erreurs de classification de mot. Si l'élève sait identifier un verbe (qu'il a bien conceptualisé cette classe grammaticale), il n'a aucune raison de le confondre avec une préposition, une conjonction ou un pronom. Or, il a été remarqué que l'enseignement de l'orthographe dans les classes se limitait bien souvent à des leçons et exercices sur les homophones grammaticaux. Non seulement cet enseignement ne permet pas aux élèves de construire une représentation claire des classes grammaticales, mais il crée chez eux des confusions là où où il n'y en avait pas.

Risselin, K., En, A. J., & Busch, É. (2023). Travailler la maîtrise de la langue : faire progresser les élèves dans toutes les disciplines.

"Un rapport réflexif au langage"

La moindre production d'écrit réclame une grammaire en action, et une pratique de la réflexion presque constante (avant la mise en place des automatismes qui vont s'installer peu à peu). La correction orthographique exige en effet que l'élève soit en état de vigilance (expression des Instructions Officielles de 1977), qu'il fasse preuve constamment d'une réflexivité vis-à-vis du langage, c'est-à-dire qu'il passe continûment du langage pour l'action (ce qu'il a envie de dire) au langage pour la forme (le verbe a-t-il bien été accordé avec son sujet ?). On comprend bien alors pourquoi Bernard Lahire souligne qu'une orthographe grammaticale correcte est l'indice d'un rapport réflexif au langage, et nous rejoignons ici tout à fait ses analyses. Le domaine orthographique est bien le lieu où l'on va reconnaître ceux qui ont été familiarisés, souvent grâce au milieu familial, à un traitement du langage scriptural-scolaire, et ceux qui ne considèrent la langue que dans un rapport oral-pratique et échouent à cette gymnastique intellectuelle qui consiste, de façon régulière, à s'arrêter sur le langage lui-même, et sur la forme qu'il doit prendre.

Haas, Ghislaine, et Danielle Lorrot. « De la grammaire à la linguistique par une pratique réflexive de l'orthographe ». Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle, vol. 14, no 1, 1996, p. 161‑81.

La faute de l'orthographe

Agenda

Aujourd'hui, salle C002 : concert (musique espagnole de la Renaissance) de 12 h 00 à 13 h 00

Vendredi 29 mars, 14h-17h : Recherche