Les stages - côté stagiaire

01Les visites

Le formateur INSPÉ prévient le stagiaire, le tuteur et l'établissement.

Les documents

Le stagiaire envoie sous forme numérique au moins 4 jours avant la visite :

Le déroulement

L'observation d'une séance (une heure) est suivie d'un entretien-conseil (une heure). Le tuteur établissement peut, s'il le souhaite, être présent pendant la séance observée et/ou pendant l'entretien.

L'enjeu de la visite est d'observer la professionnalisation du stagiaire et fixer des objectifs de travail.

Les comptes-rendus

Le stagiaire dispose de 8 jours, à compter de la date de visite, pour envoyer son compte-rendu au formateur INSPÉ, par courriel. L'objectif de ce compte-rendu est d'une part de permettre au stagiaire de revenir sur la séance observé et de réfléchir sur ce qui a fonctionné, ce qui a posé problème ; d'autre part, d'expliquer sur quels aspects de son enseignement il souhaite travailler dans les mois à venir.

Le formateur INSPÉ fera ensuite parvenir son propre compte-rendu de visite au stagiaire.

02Visite # ...

Cette grille propose des points de repère pour l'observation et l'entretien. Il ne s'agit en aucun cas de mettre une note.

Maîtrise insuffisante Maîtrise partielle Maîtrise correcte Très bonne maîtrise
Les supports et les documents

Les documents n'ont pas été transmis ou très tardivement. La présentation est confuse.

Les documents ont été transmis tardivement. La présentation est correcte.

Les documents ont été transmis dans les délais. La présentation est claire.

Les documents ont été transmis dans les délais. La présentation est claire et agréable.

La dimension épistémologique et didactique

Les savoirs et/ou savoir-faire disciplinaires ne sont ni identifiés ni maîtrisés.

Les savoirs et/ou savoir-faire disciplinaires sont identifiés et maîtrisés, mais peu didactisés (les savoirs sont simplement "fournis").

Les savoirs et/ou savoir-faire disciplinaires sont bien maîtrisés. Un effort de didactisation est perceptible.

Les savoirs et/ou savoir-faire disciplinaires sont bien maîtrisés. Ils sont didactisés : les élèves les découvrent et/ou se les approprient lors d'une situation d'apprentissage pertinente.

La mise en oeuvre de la séance

Les gestes professionnels*, les règles du métier ne sont pas identifiés. La posture professionnelle n'est pas adaptée.

Les élèves sont passifs, dans l'attente ou la résistance.

Certains gestes professionnels* et règles du métier sont identifiés. La posture professionnelle est en cours de construction.

Les élèves exécutent les consignes.

Les gestes professionnels* et les règles du métier sont identifiés et en cours d'acquisition. La posture professionnelle est adaptée.

Les élèves sont en activité.

Les gestes professionnels* et les règles du métier sont identifiés et mis au service des apprentissages des élèves. La posture professionnelle est parfaitement adaptée.

Les élèves s'impliquent dans des activités dont ils comprennent les enjeux et qui les font évoluer.

* Pilotage, atmosphère, tissage, étayage (accompagnement, contrôle, lâcher prise, enseignement, magicien)

Règles du métier Éléments constitutifs
Planifier son enseignement

Faire du bilan le point de départ de la planification de la leçon suivante (exemple : réorienter, ralentir, accélérer, modifier) sa trame de leçon selon les difficultés observées.

Inscrire son action dans le projet de cycle/classe ou de la séquence (exemple : structurer son enseignement), les attentes institutionnelles (exemple : programmes, évaluations) et les projets (exemple : EPLE, disciplinaire)

Cerner les besoins des élèves dans son action (exemple : contenu adapté, style pédagogique privilégié).

Anticiper les réactions des élèves (exemple : prévoir des variables, des remédiations).

Prendre en main sa classe

Accueillir les élèves (exemple : "bonjour", faire la transition avec le cours précédent).

Faire l'appel administratif et " humain" (exemple : se soucier de l'état de tel ou tel élève).

Contextualiser la leçon dans " l'historicité" du cycle ou de la séquence (exemple : inscrire l'objectif de la leçon dans la continuité du travail déjà réalisé).

Présenter une situation

Stopper le travail des élèves (exemple : se placer pertinemment pour mieux contrôler les élèves difficiles).

Placer les élèves dans une situation d'écoute (exemple : obtenir le silence en responsabilisant les élèves, varier les supports).

Délivrer les consignes aux élèves (exemple : ordonner la délivrance en fonction des capacités des élèves).

Juger de la compréhension des consignes par les élèves (exemple : s'engager dans un questionnement adapté, faire reformuler, faire démontrer).

Accompagner les élèves en action

Aider à la mise en pratique des élèves dans la situation présentée (exemple : accompagner les élèves dans leurs actions en les orientant, en répétant les consignes).

Aider à l'apprentissage des élèves (exemple : répéter au moment opportun les contenus préalablement délivrés, faire avec l'élève).

Soutenir émotionnellement les élèves dans leur apprentissage (exemple : discuter, rassurer, encourager, valoriser).

Réguler son action

Intervenir in situ auprès d'un élève, d'un groupe ou de la classe (exemple : feedbacks, délivrer de nouveaux contenus plus adaptés tant aux élèves en réussite qu'en difficulté).

Faire évoluer ou changer la situation (exemple : l'aménagement, les outils).

Favoriser les interactions entre élèves (exemple : tutorat, projet collectif).

Évaluer

Mettre en œuvre des modalités diversifiées d'évaluation (exemple : évaluation diagnostique, évaluation formative, co-évaluation, auto- évaluation, évaluation sommative).

S'inscrire dans une démarche d'évaluation par compétences (dont le socle commun de connaissances, de compétences et de culture) et la distinguer de la notation.

Présenter les modalités d'évaluation aux élèves à l'oral ou à l'aide de supports (exemple : fiches, outils numériques, tableau).

Aider les élèves à s'approprier et à manipuler les outils d'évaluation.

Gaudin, C., Perrot, F., Chaliès, S., Escalie Escalié, G., Raymond, J. (2014). La visite de stage: de l'observation au conseil à partir des règles de métier. EPS : Revue education physique et sport, pp.38-41.

Pédagogie Didactique
Questions
Points forts
Points à améliorer

Le rôle du tuteur/formateur

Les règles de métier correspondent à la façon dont une communauté professionnelle (ici la communauté enseignante) s'accorde à un instant donné sur ce qu'est le métier (ici, celui d'enseignant). Elles caractérisent en quelque sorte un genre professionnel partagé par les enseignants, indépendamment de leur discipline. [...]

L'observation de la leçon

Quatre actions sont à effectuer par le tuteur pendant l'observation d'une leçon conduite par un enseignant stagiaire (ES).

1. Il pose un jugement professionnel sur l'activité de l'ES en diagnostiquant le niveau de maîtrise de chacun des éléments constitutifs des règles de métier.

2. Il signifie l'activité de l'ES en ciblant la ou les règles de métier à traiter prioritairement dans l'entretien conseil c'est-à-dire le "chantier professionnel" central ouvert par l'observation récurrente de difficultés. [...]

3. Il étaye son jugement en relevant des preuves tangibles identifiées lors de l'observation de l'activité de l'ES et/ou des élèves.

4. Il conseille, c'est-à-dire qu'il note des pistes pour faire progresser le "chantier professionnel " repéré. [...]

La conduite de l'entretien conseil

La conduite de l'entretien conseil se décline en cinq étapes.

1. En préliminaire, le tuteur présente à l'ES la manière dont l'entretien conseil va se dérouler, le rôle de chacun et les outils d'observation et de conseil qu'il utilise.

2. Le tuteur indique les règles de métier maîtrisées et/ou en progrès de façon succincte. L'objectif est de réaliser une entrée bienveillante dans l'entretien conseil afin que l'ES puisse s'exprimer sans retenue.

3. Le tuteur aborde les règles de métier non maîtrisées. Il convient d'en choisir un nombre restreint pour ne pas submerger l'ES et pouvoir en approfondir l'examen.

Si l'on constate l'absence d'une règle de métier (ou d'un de ses éléments), le tuteur la nomme, fournit un exemple "exemplaire" et précise le résultat attendu lorsqu'elle est mise en œuvre, et cela de manière ostensive parce que les règles de métier ne sont pas discutables (le genre professionnel).

Par exemple, le tuteur indique au stagiaire qu'il a omis de vérifier la compréhension des consignes par les élèves (règle de métier : présenter une situation). Il lui fournit un exemple ("demande à un élève de démontrer ce que tu viens de dire") et le résultat attendu ("les élèves parviennent rapidement à réaliser ce que tu as demandé").

Ensuite, le tuteur s'engage avec l'ES dans une construction collective des pistes permettant de faire progresser le "chantier professionnel". Celle-ci s'engage à partir de la discussion de l'exemple afin de permettre à l'ES de s'approprier la règle de métier (le style professionnel). Il peut, par exemple, exprimer un doute sur sa capacité à mettre en œuvre l'exemple fourni ("je ne me vois pas faire ça"), le tuteur pouvant alors lui proposer une autre piste ("tu peux questionner les élèves") qui sera accueillie plus favorablement ("oui, je préfère leur demander de reformuler ce que je dis en prenant un élève au hasard"). La proposition ne doit pas être imposée mais véritablement émerger d'une co-construction. En effet, en l'absence de son adhésion, tout conseil sera contre-productif en particulier lorsque l'ES agit pour "faire plaisir".

Si l'on constate un usage inadéquat d'une règle de métier (ou d'un de ses éléments), le tuteur la nomme, donne la parole au stagiaire pour qu'il qualifie son activité (" qu'est-ce que tu penses de ta délivrance des consignes ?"… " c'est peut-être un peu long") puis le tuteur la juge à son tour ("oui, je trouve qu'elle est trop longue pour des 6 e "). Ce jugement du tuteur peut être en adéquation ou en décalage avec celui de l'ES, mais il l'étaye en fournissant des preuves issues de l'observation ("ça a duré 8 minutes" et "les élèves discutaient"). Il rappelle le résultat attendu d'un suivi adéquat de la règle considérée ("ça doit être court pour que les élèves retiennent les informations") et multiplie les exemples ("tu pourrais intégrer des éléments de la présentation de la situation pour gagner du temps, par exemple, en effectuant ta démonstration sur le terrain et non devant le tableau", ou bien "en hiérarchisant les informations à donner", ou encore "en utilisant des images pour les captiver, etc."). On s'engage ainsi dans une construction collective à partir de la discussion des exemples.

Le tuteur doit clairement distinguer, dans son activité de conseil, le genre (les règles de métier) et le style (la manière singulière dont chaque enseignant en use). Il conseille à partir du genre professionnel même s'il peut ponctuellement, et avec prudence, mobiliser sur le style professionnel, en termes d'illustration et non de prescription. Généralement, le conseil se joue dans une double temporalité (apprentissage du genre et construction du style) et l'objectif est bien d'amener l'ES à construire son propre style professionnel à partir du genre professionnel.

4. Les pistes retenues sont actées entre l'ES et les tuteurs. La date de la visite suivante est fixée collectivement et son objet, aider à l'accompagnement des tentatives de mise en œuvre des propositions, précisé. Le tuteur ne sera pas dans l'obligation d'assister à l'ensemble de la leçon : il peut être pertinent de venir voir seulement le moment particulier où la piste est mise en œuvre ("je viendrai voir ta prise en main lundi prochain"). Il apparaît également intéressant d'alterner des visites rapprochées (du constat d'un "chantier professionnel" jusqu'à sa finalisation) et d'autres plus distantes afin que l'ES puisse stabiliser son activité professionnelle et se ressourcer.

5. L'entretien conseil s'ouvre sur une discussion, selon la même démarche [...] pour analyser les règles de métier différées de l'intervention devant les élèves.

Gaudin, C., Perrot, F., Chaliès, S., Escalie Escalié, G., Raymond, J. (2014). La visite de stage: de l'observation au conseil à partir des règles de métier. EPS : Revue education physique et sport, pp.38-41.

03Compte-rendu # ...

Maîtrise insuffisante Maîtrise partielle Maîtrise correcte Très bonne maîtrise
L'épistémologie et la didactique

Les lacunes disciplinaires et/ou didactiques constatées pendant la séance sont toujours présentes.

Des savoirs disciplinaires et/ou didactiques apparaissent mais des lacunes et/ou des erreurs persistent.

L'analyse s'appuie sur des références didactiques et/ou disciplinaires maîtrisées.

L'analyse s'appuie sur des références didactiques et/ou disciplinaires parfaitement maîtrisées.

L'analyse a posteriori

L'écrit n'entre pas dans l'analyse et ne témoigne pas d'une prise de recul.

L'écrit n'entre pas assez dans l'analyse et reste trop descriptif. La prise de recul reste très limitée.

L'analyse est satisfaisante mais gagnerait encore en clarté et précision. Elle témoigne d'une prise de recul.

L'analyse est précise et claire, elle met en lumière les points à améliorer.

La prise en compte de l'entretien

Les remarques des tuteurs ne sont pas prises en compte ou pas comprises.

Les éléments abordés dans l'entretien sont partiellement pris en compte/compris.

Les éléments abordés dans l'entretien sont bien pris en compte.

Les éléments abordés dans l'entretien sont bien pris en compte et ont donné lieu à des recherches supplémentaires.