Synthèse

L'image

Au cinéma, l'unité de base est le plan, qu'on peut définir comme un "bloc de réalité entre deux ruptures" (Metz).

Les échelles de plan et les angles de prise de vue

On peut distinguer les plans suivant leur échelle de grandeur. Certains se rapportent aux décors : on trouve dans cette catégorie le plan de grand ensemble, le plan d'ensemble, le plan de demi-ensemble. D'autres se rapportent aux personnages : c'est le cas du plan moyen, du plan américain, du plan rapproché, du gros plan ou du très gros plan.

On peut également distinguer les angles de prise de vue : angle plat, plongée, contre-plongée.

Cadre, champ, hors-champ

Le cadre est le 'bord' de l'image. Il sert à délimiter l'espace montré (le champ) et l'espace non-montré (le hors-champ). Suivant les cas, le hors-champ peut être un espace sans intérêt pour l'action, un espace suggéré, un espace volontairement masqué, etc.

On parle de profondeur de champ pour désigner l'illusion de profondeur crée par les proportions, les couleurs, au sein d'une image plane : premier plan, second plan, ..., arrière-plan.

Les valeurs et les couleurs

Autre point essentiel quand on étudie une image, le choix de la couleur. On sera attentif aux tonalités choisies, aux contrastes.

Les couleurs peuvent résulter du choix du décor, des accessoires et des costumes, des éclairages, d'un travail d'étalonnage en post-production.

Les mouvements de caméra

La caméra peut être fixe ou mobile. Si la caméra pivote sur elle-même horizontalement, on parle de panoramique. Si le mouvement de rotation est vertical, on parle de tilt. Si elle se déplace, on parle de travelling.

Le travelling avant ou arrière ne se confond pas avec le zoom optique : l'effet produit, en raison des variations de focale dans ce dernier, est complètement différent. Dans un article de 1950, J. Epstein évoque "le monde fluide de l'écran" : les mouvements de caméra permettent au regard du spectateur de se déplacer comme s'il flottait.

Le son

La source du son : in, out, off

On distingue traditionnellement trois catégories de son, suivant l'endroit d'où il semble provenir :

Le montage

Le montage et la lisibilité du film

Deux plans peuvent être séparés par :

Alors que les trois premiers servent principalement de ponctuation entre les séquences, la coupe franche est dominante au sein des séquences.

Le raccord

Pour assurer la continuité entre deux plans, le cinéma utilise le principe du raccord. On rappellera :

Le montage exhibé : Faux-raccord et jump cut

On oppose raccord et faux raccord : le premier donne une impression de continuité, le second introduit une incohérence et un effet de rupture au sein d'une séquence.

Le jump cut est un cut au sein d'un plan.

Le cinéma classique américain utilise le raccord pour dissimuler les coupes au sein des séquences et donner l'impression d'une histoire qui se raconte toute seule. Le cinéma français des années 60, au contraire, comme celui de la Nouvelle Vague ou d'A. Resnais, soulignent le travail de réalisation par l'utilisation de faux raccords volontaires.

Le montage refusé ou dissimulé

L'histoire du cinéma accorde une place importante au plan-séquence, non seulement parce qu'il s'agit d'un exercice de virtuosité, mais surtout parce qu'il constitue l'expression de choix esthétiques ou moraux.