Support : Jules Verne, Voyage au centre de la terre, coll. Folio, éd. Gallimard.
Problématique : Le Voyage au centre de la terre, fiction scientifique, récit d'aventures ou roman fantastique ?
À lire : au minimum chapitres 1 à 7, chapitre 11 et chapitres 15 à 45.
Que savez-vous de Jules Verne ?
1. Dans la citation de Jules Verne, comment l'écrivain désigne-t-il ses romans ? Cela correspond-il à ce que vous saviez ?
2. Dans cette sélection de titres d'oeuvres, trouvez quatre titres ayant un point commun.
3. Les romans de Jules Verne ont été publiés sous le titre général de "Voyages extraordinaires" : expliquez ce titre.
"On m'a souvent demandé d'où m'est venue l'idée d'écrire ce qu'on peut appeler, faute d'un meilleur terme, des romans scientifiques. Eh bien, je me suis toujours attaché à l'étude de la géographie, comme d'autres pour l'histoire ou les recherches historiques. Je crois vraiment que c'est ma passion des cartes et des grands explorateurs du monde entier qui m'a amené à rédiger le premier de ma longue série de romans géographiques."
Compère, Margot, Entretiens avec Jules Verne 1873-1905, 1998, éd. Slatkine.
Les Aventures du capitaine Hatteras (1864-1866).
Voyage au centre de la Terre (1864).
De la Terre à la Lune (1865).
Les Enfants du capitaine Grant (1867-1868).
Vingt mille lieues sous les mers (1869-1870).
Autour de la Lune (1870).
Une ville flottante (1871).
Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l'Afrique australe (1872).
Le Pays des fourrures (1873).
Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873).
L'Île mystérieuse (1875).
Martin Paz (1875).
Michel Strogoff (1876).
Les Indes noires (1877).
Un capitaine de quinze ans (1878).
Les Cinq Cents Millions de la Bégum (1879).
Les Révoltés de la Bounty (1879).
Les Tribulations d'un Chinois en Chine (1879).
La Maison à vapeur (1880).
L'Archipel en feu (1884).
Nord contre Sud (1887).
Le Chemin de France (1887).
Gil Braltar (1887).
Le Château des Carpathes (1892).
L'Île à hélice (1895).
Le Sphinx des glaces (1897).
Le Village aérien (1901).
Bourses de voyage (1903).
Un drame en Livonie (1904).
L'Invasion de la mer (1905).
Le Phare du bout du monde (1905).
Le Volcan d'or (1906).
La Chasse au météore (1908).
Le Pilote du Danube (1908).
Les Naufragés du "Jonathan" (1909).
L'Étonnante Aventure de la mission Barsac (1919).
Un parc d'attraction reconstitue le Voyage au centre de la Terre.
Imaginez et réalisez une brochure pour les touristes.
Vous pouvez illustrer vous-mêmes, ou utiliser des photos libres de droits, à votre choix.
On attend : un plan ; un bref texte pour présenter le parc ; les présentations de plusieurs attractions.
Les références au roman de Jules Verne seront précises et variées.
Réalisez une carte du voyage des trois héros depuis leur descente dans le Sneffels jusqu'à leur réapparition à la surface en Italie.
1. Quel rôle joue le professeur dans cet extrait ?
2. Quels sont les sentiment d'Axel au fil de l'extrait ?
3. Comment le décor est-il décrit ?
"En route !" fit mon oncle.
Chacun reprit son ballot. Hans se chargea de pousser devant lui le paquet des cordages et des habits, et, moi troisième, nous entrâmes dans la galerie.
Au moment de m'engouffrer dans ce couloir obscur, je relevai la tête, et j'aperçus une dernière fois, par le champ de l'immense tube, ce ciel de l'Islande "que je ne devais plus revoir."
La lave, à la dernière éruption de 1229, s'était frayé un passage à travers ce tunnel. Elle tapissait l'intérieur d'un enduit épais et brillant ; la lumière électrique s'y réfléchissait en centuplant son intensité.
Toute la difficulté de la route consistait à ne pas glisser trop rapidement sur une pente inclinée à quarante-cinq degrés environ ; heureusement certaines érosions, quelques boursouflures tenaient lieu de marches, et nous n'avions qu'à descendre en laissant filer nos bagages retenus par une longue corde.
Mais ce qui se faisait marche sous nos pieds devenait stalactites sur les autres parois. La lave, poreuse en de certains endroits, présentait de petites ampoules arrondies ; des cristaux de quartz opaque, ornés de limpides gouttes de verre et suspendus à la voûte comme des lustres, semblaient s'allumer à notre passage. On eût dit que les génies du gouffre illuminaient leur palais pour recevoir les hôtes de la terre.
"C'est magnifique ! m'écriai-je involontairement. Quel spectacle, mon oncle ! Admirez-vous ces nuances de la lave qui vont du rouge brun au jaune éclatant par dégradations insensibles ? Et ces cristaux qui nous apparaissent comme des globes lumineux ?
- Ah ! tu y viens, Axel ! répondit mon oncle. Ah ! tu trouves cela splendide, mon garçon ! Tu en verras bien d'autres, je l'espère. Marchons ! marchons !"
Jules Verne, Voyage au centre de la terre, XVIII, 1864.
Les illustrations d'Édouard Riou reproduites ci-contre correspondent aux chapitres I, V, XIV, XVII, XXII, XXIV, XXIX et XXX.
1. Remettez-les dans l'ordre.
2. Comment évoluent-elles au fil de l'oeuvre ?
1. Dessinez la scène (les animaux et le paysage) évoquée dans le premier paragraphe.
2. Placez sur un axe chronologique les faits évoqués dans le second.
Cependant mon imagination m'emporte dans les merveilleuses hypothèses de la paléontologie. Je rêve tout éveillé. Je crois voir à la surface des eaux ces énormes Chersites, ces tortues antédiluviennes, semblables à des îlots flottants. Sur les grèves assombries passent les grands mammifères des premiers jours, le Leptotherium, trouvé dans les cavernes du Brésil, le Mericotherium, venu des régions glacées de la Sibérie. Plus loin, le pachyderme Lophiodon, ce tapir gigantesque, se cache derrière les rocs, prêt à disputer sa proie à l'Anoplotherium, animal étrange, qui tient du rhinocéros, du cheval, de l'hippopotame et du chameau, comme si le Créateur, pressé aux premières heures du monde, eût réuni plusieurs animaux en un seul. Le Mastodonte géant fait tournoyer sa trompe et broie sous ses défenses les rochers du rivage, tandis que le Megatherium, arc-bouté sur ses énormes pattes, fouille la terre en éveillant par ses rugissements l'écho des granits sonores. Plus haut, le Protopithèque, le premier singe apparu à la surface du globe, gravit les cimes ardues. Plus haut encore, le Ptérodactyle, à la main ailée, glisse comme une large chauve-souris sur l'air comprimé. Enfin, dans les dernières couches, des oiseaux immenses, plus puissants que le casoar, plus grands que l'autruche, déploient leurs vastes ailes et vont donner de la tête contre la paroi de la voûte granitique.
Tout ce monde fossile renaît dans mon imagination. Je me reporte aux époques bibliques de la création, bien avant la naissance de l'homme, lorsque la terre incomplète ne pouvait lui suffire encore. Mon rêve alors devance l'apparition des êtres animés. Les mammifères disparaissent, puis les oiseaux, puis les reptiles de l'époque secondaire, et enfin les poissons, les crustacés, les mollusques, les articulés. Les zoophytes de la période de transition retournent au néant à leur tour. Toute la vie de la terre se résume en moi, et mon cœur est seul à battre dans ce monde dépeuplé.
Jules Verne, Voyage au centre de la terre, XXXII, 1864.
Voyage au centre de la terre ou voyage dans le temps ? Vous vous appuierez sur les chp. II, XX, XXII, XXXIII et XXXIX.
1. Quelles sciences apparaissent dans le roman ?
2. Qui prononce ces paroles dans le roman ?
a. "Toutes les théories de la science démontrent qu’une pareille entreprise est impraticable !" (VI)
b. "C’est que la science est éminemment perfectible, et que chaque théorie est incessamment détruite par une théorie nouvelle." (VI)
c. "Assez. Quand la science a prononcé, il n’y a plus qu’à se taire." (XIV)
d. "La science, mon garçon, est faite d’erreurs, mais d’erreurs qu’il est bon de commettre, car elles mènent peu à peu à la vérité." (XXXII)
e. "Comme ses théories, appuyées sur des faits certains, contredisaient les systèmes de la science sur la question du feu central, il soutint par la plume et par la parole de remarquables discussions avec les savants de tous pays." (XLV)
3. Le Voyage... propose-t-il un éloge ou une critique des sciences ?
4. Peut-on, pour le Voyage..., parler d'un roman scientifique ?