Support : Rabelais, Gargantua, coll. Librio.
Problématique : Conte populaire sur un bon gros géant ou réflexion philosophique sur l’éducation ?
Évaluations : 1. un devoir de grammaire sur la négation ; 2. des paragraphes argumentés sur la question de ce qu'est une "bonne éducation" ; 3. un questionnaire de connaissances sur François Rabelais et son temps ainsi que l'histoire de Gargantua ; 4. des paragraphes argumentés consacrés à l'étude d'un extrait littéraire.
Quel est le point commun entre les deux couvertures ?
Documentez-vous sur l'un des sujets suivants : Rabelais, l'humanisme, les géants.
Vous ferez à vos camarades une présentation synthétique sur le sujet : vous expliquerez, à l'oral, les informations importantes, de façon organisée. Si vous vous appuyez sur un diaporama, celui-ci reposera sur des images, éventuellement quelques citations.
Temps : environ cinq minutes.
Lisez l'un des groupements de chapitre suivants.
Dans votre journal de lecteur, inscrivez le titre "Gargantua, premières impressions", et indiquez ce qui vous a plu/déplu/surpris dans votre lecture.
1. chp. 11 à 13 : ...
2. chp. 14 et 15 : ...
3. chp. 16 et 17 : ...
4. chp. 18 à 20 : ...
5. chp. 21 à 22 : ...
6. chp. 23 à 24 : ...
Qu'est-ce que ce rapide parcours vous suggère sur les intentions de l'auteur ?
Comment, dans cette illustration, Gargantua est-il représenté ? Pourquoi, selon vous, ces choix de l'illustrateur ?
À l'âge de 21 ans, Gustave Doré sollicite la commande des Œuvres de François Rabelais. L'ouvrage, illustré de 104 dessins et 14 planches hors-texte, paraît en 1854 et rencontre un grand succès populaire.
La vie très horrieicque du grand Gargantua père de Pantagruel, édition de 1854, illustration de Gustave Doré.
Que pensez-vous du discours d'Eudémon ?
1. Divisez ce texte en trois mouvements, auxquels vous donnerez un titre.
2. À l'intérieur de chaque mouvement, expliquez point par point ce qui vous paraît intéressant en vous appuyant sur des citations et des analyses.
Le soir au souper, ledit des Marais introduisit l'un de ses jeunes pages1 de Villegongis nommé Eudémon2, si bien peigné, si bien vêtu, si bien propret, si honnête en son maintien qu'il ressemblait bien plus à quelque petit angelot qu'à un homme. Puis il dit à Grandgousier :
"Voyez-vous ce jeune enfant ? Il n'a pas douze ans, voyons si vous le voulez bien quelle différence il y a entre le savoir de vos engourdis de néantologues du temps jadis et les jeunes gens de maintenant." L'essai plut à Grandgousier, qui commanda que le page prenne la parole.
Alors Eudémon, demandant la permission au vice-roi son maître, le bonnet à la main, le visage ouvert, la bouche vermeille, les yeux assurés et le regard posé sur Gargantua avec une modestie juvénile, se tint bien droit et commença à faire son éloge et à célébrer, premièrement sa vertu et ses bonnes mœurs, secondement son savoir, troisièmement sa noblesse, quatrièmement la beauté de son corps. Et en cinquième lieu, il l'exhorta avec douceur à révérer son père en grand respect, puisque celui-ci s'évertuait tant à lui donner une bonne instruction, enfin il le pria de bien vouloir l'admettre comme le plus humble de ses serviteurs. Car il n'attendait pour l'heure d'autre don du Ciel que de lui accorder la grâce de lui complaire en quelque service qui lui soit agréable.
Le tout fut énoncé par lui avec des gestes si justes, une diction si déliée, une voix si éloquente, et un langage si orné et d'un beau latin, qu'il ressemblait bien plus à un Gracchus, à un Cicéron ou à un Paul Émile3 du temps passé qu'à un jouvenceau de ce siècle.
Mais pour toute réponse, Gargantua se mit à pleurer comme une vache, en se cachant le visage de son bonnet, et il ne fut pas possible d'en tirer plus de mots que de pets d'un âne mort.
Rabelais, Gargantua, translation en français moderne de Marrache-Gouraud, éd. GF.
1. Jeune garçon noble placé auprès d'un seigneur pour apprendre le métier des armes.
2. Nom qui signifie en grec bienheureux, bien doté.
3. Hommes politiques et orateur de l'Antiquité Romaine.
Comparez les deux éducations de Gargantua.
Choisissez un passage qui vous paraît important (minimum 5 lignes). Lisez-le à haute voix et expliquez pourquoi il vous paraît important sur l'éducation.
Dans votre Journal de Lecteur, inscrivez "Bilan sur Gargantua" puis répondez aux questions suivantes.
1. Quelles scènes, dans Gargantua, vous ont paru plaisantes ou intéressantes ? Pourquoi ?
2. Quelles réflexions ce livre vous a-t-il inspirées ?
L'éducation des "sophistes" (chap. 21-22) | L'éducation de Ponocrates (chap. 23-24) | |
Le sommeil | ||
L'hygiène corporelle | ||
La diététique | ||
Les jeux et l'activité physique | ||
L'instruction laïque | ||
L'instruction religieuse |
Qu'est-ce qui vous paraît intéressant dans cette journée d'études, telle que Rabelais la présente ?
Vous vous appuierez sur l'un des axes suivants :
1. Un programme d'éducation dense et équilibré
2. Une pédagogie basée sur la liberté de penser et d'agir
Vous organiserez votre réponse à l’aide de deux ou trois paragraphes.
Gargantua s'éveillait donc environ à quatre heures du matin. Cependant qu'on le frictionnait, il lui était lue quelque page de la divine écriture, à voix haute et claire, avec une diction parfaitement appropriée au sens : tâche dévolue à un jeune page natif de Basché, nommé Anagnostes. Souvent le propos et le sens de cette leçon l'amenaient à prier, révérant, adorant, et suppliant le bon Dieu, dont la lecture avait démontré la majesté et le jugement merveilleux.
Puis il se retirait en des lieux privés pour faire excrétion des digestions naturelles. Là, son précepteur lui répétait ce qui avait été lu, lui en expliquant les points les plus obscurs et les plus difficiles. Pendant qu'ils s'en revenaient, ils considéraient l'état du ciel, le comparaient avec ce qu'ils avaient remarqué la veille au soir, se demandant en quels signes entrait le Soleil, et aussi la Lune pour cette nouvelle journée.
Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, arrangé avec élégance, parfumé, et l'on profitait du temps de ces préparatifs pour lui répéter les leçons du jour d'avant. Lui-même les récitait par cœur, et en tirait quelques cas pratiques concernant la nature humaine, qu'ils développaient parfois pendant deux ou trois heures, mais ordinairement ils s'interrompaient lorsqu'il était entièrement habillé.
Puis pendant trois bonnes heures on lui faisait la lecture. Cela fait, ils sortaient, conférant toujours du propos qui avait été lu ; et ils se dirigeaient vers le jeu de paume du grand Bracque, ou vers les prés, où ils jouaient à la balle, à la paume, à la pile trigone, exerçant leur corps avec autant d'élégance qu'ils avaient auparavant exercé leurs âmes.
Le jeu se faisait en toute liberté, car ils abandonnaient la partie selon leur bon plaisir, et cessaient généralement quand leur corps était en sueur, ou autrement quand ils étaient las. Ils étaient alors très bien essuyés et frottés, ils changeaient de chemise. Et en se promenant paisiblement, ils allaient voir si le déjeuner était prêt. En attendant, ils récitaient d'une voix claire et éloquente quelques sentences retenues de la leçon.
Cependant, monsieur l'appétit venait, et ils s'asseyaient à table fort opportunément.
Rabelais, Gargantua, translation en français moderne de Marrache-Gouraud, éd. GF.
1. Comparez les propositions subordonnées dans les phrases suivantes :
c. Lui-même [...] en tirait quelques cas pratiques concernant la nature humaine, qu'ils développaient parfois pendant deux ou trois heures.
2. Même question.
a. Là, son précepteur lui répétait ce qui avait été lu.
b. Cela fait, ils sortaient, conférant toujours du propos qui avait été lu
3. Même question.
a. Souvent le propos et le sens de cette leçon l'amenaient à prier, révérant, adorant, et suppliant le bon Dieu, dont la lecture avait démontré la majesté et le jugement merveilleux.
b. Ils jouaient à la balle, à la paume, à la pile trigone, exerçant leur corps avec autant d'élégance qu'ils avaient auparavant exercé leurs âmes.
Transformez la phrase suivante de façon à
La vie très horrieicque du grand Gargantua père de Pantagruel, Frontispice de l’édition de 1854, illustration de Gustave Doré.