On parle de figures de style, de figures de rhétorique, ou encore de procédés littéraires.
ACCUMULATION : C'est une suite de mots ou de groupes de mots différents : "Don Fernand, dans sa province, est oisif, ignorant, médisant, querelleux..." (La Bruyère)
ALLEGORIE : Des sujets abstraits sont évoqués par des images concrètes : La Justice, par exemple, sous la forme d'une balance.
ANTIPHRASE : Elle exprime explicitement le contraire de ce qu'elle signifie en réalité ; "Bravo !" à quelqu'un qui vient de commettre une maladresse.
ANTITHESE : C'est une opposition : "Joyeux, j'ai vingt-cinq ans ; triste, j'en ai cinquante." (Hugo)
COMPARAISON : Elle met en relation un comparé et un comparant au moyen d'un outil de comparaison (comme, pareil à...) : "Elle est rouge comme une tomate."
GRADATION : C'est une accumulation dont les termes suivent une suite logique. Elle peut être ascendante ou descendante : "Descriptif ! C'est un roc ! c'est un pic ! c'est un cap ! // Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule !" (Rostand)
HYPERBOLE : Le propos est exagéré afin de paraître plus frappant : "C'est un géant."
METAPHORE : C'est une comparaison dont on a enlevé l'outil : "Cet enfant est un petit démon" ; "Ce petit démon a encore cassé un vase."
METONYMIE : Elle désigne une chose par une autre : contenant pour le contenu, lieu de production pour le produit... : "Boire un verre", "exposer un Picasso", "une bouteille de Champagne".
PARALLELISME : C'est la répétition d'une même construction : "Que la vie est belle ! Que la nature est tendre !"
PERSONNIFICATION : on donne à un animal ou un objet des sentiments ou des comportements humains : "La rue assourdissante autour de moi hurlait." (Baudelaire)
REPETITION : C'est une suite de mots ou de groupes de mots identiques : "Hélas ! Hélas ! Hélas !"
1. Identifiez les figures de style utilisées dans les expressions suivantes : Maigre comme un clou ; être dans de beaux draps ; finir son assiette ; jeux de mains, jeux de vilains.
2. Dans les images ci-contre, indiquez quelle figure de style est utilisée.
WWF. Qu'est-ce que nous sommes en train de faire à notre planète ? |
NESTOR. Il ne sait pas retrouver sa maison, même s'il vit dans le même quartier depuis 74 ans. Les patients et les soignants qui font face à la démence ou à Alzheimer ont besoin d'aide. |
Le même endroit. Des températures différentes. climatisation bi-zone. FORD. Allez plus loin. |
CASA. Quand il contrôle votre vie, ce n'est plus votre vie. |
Qui parle ? Le récit peut être raconté par un narrateur extérieur à l'histoire, à la troisième personne, ou par un narrateur-personnage, à la première personne.
Qui voit ? On distingue dans un récit plusieurs points de vue possibles (on parle aussi de focalisation) :
Un roman comporte généralement des descriptions, qui sont introduites dans le récit pour :
donner des indices au lecteur sur le caractère d'un personnage, l'atmosphère d'un lieu (fonction symbolique) ;
L'argumentation est d'abord liée à la rhétorique, "art du discours" qui remonte à l'Antiquité. Le but de la rhétorique est de rendre un orateur éloquent.
Trois grands genres de l'éloquence sont définis pendant l'Antiquité :
- le judiciaire avec le réquisitoire et le plaidoyer pendant les procès ;
- le délibératif avec le discours pendant les assemblées politiques ;
- l'épidictique avec l'éloge et le blâme pendant les cérémonies publiques.
Composer un discours implique de passer par des étapes, les parties de la rhétorique : l'inventio (la recherche d'arguments), la dispositio (la mise en ordre de ces arguments), l'élocutio (le choix du style), la mémoria (la mémorisation du discours) et l'actio (le discours, mais aussi les intonations, la gestuelle, etc.).
Un discours comprend l'exorde (l'orateur introduit son sujet et cherche à capter la bienveillance du public), la narration (il expose les faits concernant le sujet traité), la confirmation (l'orateur développe ses arguments), la réfutation (il répond aux arguments de la partie adverse), la péroraison (l'orateur récapitule et conclue).
L'argumentation rhétorique repose sur trois piliers :
1.1. Le vers
Le vers (du latin versus, "sillon") est une ligne.
Les mètres ou longueurs de vers sont mesurés en syllabes. On distingue l'alexandrin (12 syllabes), l'hendécasyllabe (11) le décasyllabe (10), l'octosyllabe (8), l'heptasyllabe (7), l'hexasyllabe (6), le pentasyllabe (5).
En poésie, le "e" muet, lorsqu'il est entre deux consonnes, est prononcé. La diérèse consiste à prononcer une suite de voyelles en plusieurs syllabes ("li-on", "mari-er", "mi-ette").
Au sein du vers, les coupes sont des pauses qui rythment le vers. La césure est la coupe médiane des vers de plus de huit syllabes. Elle partage alors le vers en deux segments nommés hémistiches.
Que ces vains ornements, // que ces voiles me pèsent !
J. Racine, Phèdre, 1677.
Lorsque la phrase déborde du vers, on parle d'enjambement. Un enjambement qui met un groupe ou un mot en valeur est appelé rejet.
Serait-ce déjà lui ? C'est bien à l'escalier
Dérobé...
V. Hugo, Hernani, 1830.
1.2. La rime
La rime est le retour d'un son identique en fin de vers.
On sera attentif à :
1.3. La strophe
La strophe est un ensemble de vers : distique (2 vers), tercet (3), quatrain (4), quintil (5), sizain (6).
1.1. Le texte de théâtre
Un texte de théâtre comprend deux types d'énoncés très différents :
On ne confondra pas la tirade, qui est une longue réplique prononcée lors d'un dialogue, le monologue et l'aparté (réplique prononcée à part des autres personnages).
La stichomythie est un échange de répliques brèves.
Quand des acteurs jouent des personnages qui jouent un rôle, on parle de mise en abyme, ou de théâtre dans le théâtre.
1.2. L'action d'une pièce
Une pièce classique comporte plusieurs moments essentiels :
1.3. La représentation
On parle de scénographie pour désigner l'agencement de l'espace scénique (rapport salle-scène, décors, lumières).
1.4. Le comique, formes et procédés
On distingue les formes du comique (caractère, situation, geste et mot) et les procédés du comique (répétition, opposition, exagération, inversion, confusion, etc.).
1.1. Le modèle classique
Dans la seconde moitié du XVIIe s. se met en place un ensemble de principes :
Deux grands modèles se dégagent :
La tragédie | La comédie | |
Personnages |
Héros ou personnages d'un rang social élevé. |
Héros de condition sociale moyenne ou basse : nobles, bourgeois, paysans. |
Langage |
Les personnages s'expriment dans un registre élevé, en vers. |
Les personnages s'expriment dans un registre bas ou moyen, souvent en prose. |
Cadre |
L'histoire se passe généralement dans un palais pendant l'Antiquité. |
L'histoire se passe dans le monde contemporain de l'auteur, souvent devant une maison. |
Action |
Les héros, soumis à des forces qui les dépassent, sont voués à la mort ou à l'échec. |
La fin de la comédie est heureuse (mariage, retrouvailles). |
Effet sur le spectateur |
La tragédie inspire la terreur et la pitié pour purifier le spectateur de ses passions : c'est la catharsis. |
La comédie vise à "corriger les moeurs par le rire." |
La tragi-comédie est une tragédie qui finit bien.
Le modèle classique utilise un répertoire de personnages relativement figé, qu'on appelle les emplois : le vieillard, le valet, l'ingénue, la soubrette, le jeune premier, le tyran, la reine, etc.
1.2. Le drame : vers le théâtre moderne
Le drame bourgeois (XVIIIe s.) met en scène des personnages dans leur vie privée ; il use largement du pathétique, et représente des "conditions", avec une visée moralisatrice.
Le drame romantique (XIXe s.) est caractérisé par le rejet des unités de temps, de lieu, de registre (on peut mélanger comique et tragique, registre élevé et registre bas), voire le rejet de l'unité d'action ; il s'agit de restituer fidèlement un moment de l'Histoire.