Quels sont tous les sens du mot "chute" ?
1. Proposez une lecture à haute voix de ce texte.
2. Qu'est-ce qui vous paraît intéressant dans ce texte ?
Le jeune Edmond Dantès a été injustement emprisonné au château d'If. Là, il lie connaissance avec le prisonnier voisin, l'abbé Faria, au moyen d'un tunnel secret. Quand celui-ci décède, il prend sa place dans le sac mortuaire, afin de pouvoir s'évader pendant ou après l'enterrement. Les deux fossoyeurs emmènent le sac mortuaire, mais, après avoir monté de nombreuses marches, ils s'arrêtent.
- Enfin, dit l'autre, ce n'est pas sans peine.
- Oui, répondit-il, mais il n'aura rien perdu pour attendre.
À ces mots il se rapprocha d'Edmond, qui entendit déposer près de lui un corps lourd et retentissant : au même moment, une corde entoura ses pieds d'une vive et douloureuse pression.
- Eh bien ! le nœud est-il fait ? demanda celui des fossoyeurs qui était resté inactif.
- Et bien fait, dit l'autre ; je t'en réponds.
- En ce cas, en route.
Et la civière soulevée reprit son chemin.
On fit cinquante pas à peu près, puis on s'arrêta pour ouvrir une porte, puis on se remit en route. Le bruit des flots se brisant contre les rochers sur lesquels est bâti le château, arrivait plus distinctement à l'oreille de Dantès à mesure que l'on avança.
- Mauvais temps ! dit un des porteurs, il ne fera pas bon d'être en mer cette nuit.
- Oui, l'abbé court grand risque d'être mouillé, dit l'autre, et ils éclatèrent de rire.
Dantès ne comprit pas très bien la plaisanterie, mais ses cheveux ne s'en dressèrent pas moins sur sa tête.
- Bon, nous voilà arrivés ! reprit le premier.
- Plus loin, plus loin, dit l'autre, tu sais bien que le dernier est resté en route, brisé sur les rochers, et que le gouverneur nous a dit le lendemain que nous étions des fainéants.
On fit encore quatre ou cinq pas en montant toujours, puis Dantès sentit qu'on le prenait par la tête et par les pieds et qu'on le balançait.
- Une, dirent les fossoyeurs.
- Deux.
- Trois !
En même temps Dantès se sentit lancé en effet dans un vide énorme, traversant les airs comme un oiseau blessé, tombant, tombant toujours avec une épouvante qui lui glaçait le cœur. Quoique tiré en bas par quelque chose de pesant qui précipitait son vol rapide, il lui sembla que cette chute durait un siècle. Enfin, avec un bruit épouvantable, il entra comme une flèche dans une eau glacée qui lui fit pousser un cri, étouffé à l'instant même par l'immersion.
Dantès avait été lancé dans la mer, au fond de laquelle l'entraînait un boulet de trente-six attaché à ses pieds.
La mer est le cimetière du château d'If.
Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, chp XX, 1844.
1. Comparez la scène du livre, celle du film de 1954 (67'50 à 69'40) et celle du film de 2024 (48'40 à 52'). Laquelle préférez-vous ? Pourquoi ?
2. Qu'est-ce qu'il y a d'intéressant, selon vous, dans la façon dont la scène de 2024 est construite ?
Trouvez le plus de mots de la même famille que le mot 'suspense'.
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Matthieu Delaporte, Alexandre De La Patellière, Le Comte de Monte-Cristo, 2024.
Pourquoi, selon vous, Dumas a-t-il choisi le nom de Monte-Cristo ?
Commentez le texte de Dumas.
L'armateur Morrel, ami de Dantès, est ruiné ; son principal navire, le Pharaon, a sombré en mer ; et, couvert de dettes, il est sur le point de se suicider, quand sa fille entre avec une quittance qui remet toutes les dettes de son père. Elle est bientôt suivie par son fiancé, qui leur annonce le retour du Pharaon, le bateau disparu. Ils se rendent sur le port.e, et un diamant. Elle est bientôt suivie par son fiancé.
Il y avait foule sur le port.
Toute cette foule s'ouvrit devant Morrel.
- Le Pharaon ! le Pharaon ! disaient toutes ces voix.
En effet, chose merveilleuse, inouïe, en face de la tour Saint-Jean, un bâtiment, portant sur sa poupe ces mots écrits en lettres blanches : le Pharaon (Morrel et fils de Marseille), absolument de la contenance de l'autre Pharaon, et chargé comme l'autre de cochenille et d'indigo jetait l'ancre et carguait ses voiles ; sur le pont, le capitaine Gaumard donnait ses ordres, et maître Penelon faisait des signes à M. Morrel.
Il n'y avait plus à en douter : le témoignage des sens était là, et dix mille personnes venaient en aide à ce témoignage.
Comme Morrel et son fils s'embrassaient sur la jetée aux applaudissements de toute la ville témoin de ce prodige, un homme, dont le visage était à moitié couvert par une barbe noire, et qui, caché derrière la guérite d'un factionnaire, contemplait cette scène avec attendrissement, murmura ces mots :
- Sois heureux, noble cœur ; sois béni pour tout le bien que tu as fait et que tu feras encore ; et que ma reconnaissance reste dans l'ombre comme ton bienfait.
Et, avec un sourire où la joie et le bonheur se révélaient, il quitta l'abri où il était caché, et sans que personne fît attention à lui, tant chacun était préoccupé de l'événement du jour, il descendit un de ces petits escaliers qui servent de débarcadère et héla trois fois :
- Jacopo ! Jacopo ! Jacopo !
Alors une chaloupe vint à lui, le reçut à bord, et le conduisit à un yacht richement gréé, sur le pont duquel il s'élança avec la légèreté d'un marin ; de là, il regarda encore une fois Morrel qui, pleurant de joie, distribuait de cordiales poignées de main à toute cette foule, et remerciait d'un vague regard ce bienfaiteur inconnu qu'il semblait chercher au ciel.
- Et maintenant, dit l'homme inconnu, adieu bonté, humanité, reconnaissance… Adieu à tous les sentiments qui épanouissent le cœur !… Je me suis substitué à la Providence pour récompenser les bons… que le Dieu vengeur me cède sa place pour punir les méchants !
À ces mots il fit un signal, et, comme s'il n'eût attendu que ce signal pour partir, le yacht prit aussitôt la mer.
Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, 1844.
Comment 20 000 lieues sous les mers a-t-il été mis en scène par la Comédie Française ?
Transformez l'extrait suivant en scène 'dramatique' en utilisant aussi bien répliques que didascalies. Vous pouvez bien sûr tronquer le texte.
Pour mettre fin à une série de naufrages attribués à un monstre marin, une expédition est missionnée, avec à son bord le professeur Aronnax, son domestique Conseil et le harponneur Ned Land. Mais leur navire est coulé à son tour, et les trois personnages sont recueillis à bord de ce qui se révèle être un sous-marin. Dans cette scène, Aronnax tente d'expliquer au capitaine leurs motivations.
"Sachez qu’en vous poursuivant jusque sur les hautes mers du Pacifique, l’Abraham-Lincoln1 croyait chasser quelque puissant monstre marin dont il fallait à tout prix délivrer l’Océan."
Un demi-sourire détendit les lèvres du commandant, puis, d’un ton plus calme :
"Monsieur Aronnax, répondit-il, oseriez-vous affirmer que votre frégate2 n’aurait pas poursuivi et canonné un bateau sous-marin aussi bien qu’un monstre ? "
Cette question m’embarrassa, car certainement le commandant Farragut n’eût pas hésité. [...]
"J’ai longtemps hésité, reprit le commandant. Rien ne m’obligeait à vous donner l’hospitalité. Si je devais me séparer de vous, je n’avais aucun intérêt à vous revoir. Je vous remettais sur la plate-forme de ce navire qui vous avait servi de refuge. Je m’enfonçais sous les mers, et j’oubliais que vous aviez jamais existé. N’était-ce pas mon droit ?
— C’était peut-être le droit d’un sauvage, répondis-je, ce n’était pas celui d’un homme civilisé.
— Monsieur le professeur, répliqua vivement le commandant, je ne suis pas ce que vous appelez un homme civilisé ! J’ai rompu avec la société toute entière pour des raisons que moi seul j’ai le droit d’apprécier. Je n’obéis donc point à ses règles, et je vous engage à ne jamais les invoquer devant moi !"
Ceci fut dit nettement. Un éclair de colère et de dédain avait allumé les yeux de l’inconnu, et dans la vie de cet homme, j’entrevis un passé formidable. Non-seulement il s’était mis en-dehors des lois humaines, mais il s’était fait indépendant, libre dans la plus rigoureuse acception du mot, hors de toute atteinte ! Qui donc oserait le poursuivre au fond des mers, puisque, à leur surface, il déjouait les efforts tentés contre lui ? Quel navire résisterait au choc de son monitor sous-marin ? Quelle cuirasse, si épaisse qu’elle fût, supporterait les coups de son éperon ? Nul, entre les hommes, ne pouvait lui demander compte de ses œuvres. Dieu, s’il y croyait, sa conscience, s’il en avait une, étaient les seuls juges dont il put dépendre.
Ces réflexions traversèrent rapidement mon esprit, pendant que l’étrange personnage se taisait, absorbé et comme retiré en lui-même. Je le considérais avec un effroi mélangé d’intérêt, et sans doute, ainsi qu’Œdipe considérait le Sphinx.
Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, première partie, chapitre 10, 1869-1870.
1. Relevez, dans le texte précédent, les phrases à la forme négative. Que remarquez-vous ?
2. Ces phrases sont-elles toutes identiques ? Pouvez-vous distinguer différentes formes de négation ?
Proposez, à propos du capitaine Némo, deux ou trois phrases avec une négation exceptive.