"Défendre" et "entretenir" la liberté

Séance 01

Le Loup et le Chien

Observation

LE LOUP ET LE CHIEN

Le loup donc l'aborde humblement,

Entre en propos, et lui fait compliment

Sur son embonpoint3, qu'il admire.

Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,

D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien.

Quittez les bois, vous ferez bien :

Vos pareils y sont misérables,

Cancres, hères4 et pauvres diables,

Dont la condition est de mourir de faim.

Car, quoi ! rien d'assuré ! point de franche lippée5 !

Tout à la pointe de l'épée !

Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur destin.

Le loup reprit : Que me faudra-t-il faire ?

Presque rien, dit le chien : donner la chasse aux gens

Portants bâtons, et mendiants ;

Flatter ceux du logis, à son maître complaire ;

Moyennant quoi votre salaire

Sera force reliefs6 de toutes les façons,

Os de poulets, os de pigeons ;

Sans parler de mainte caresse.

Le loup déjà se forge une félicité

Qui le fait pleurer de tendresse.

Chemin faisant il vit le cou du chien pelé.

Qu'est-ce là ? lui dit-il. — Rien. — Quoi ! rien ! — Peu de chose. —

Mais encor ? — Le collier dont je suis attaché

De ce que vous voyez est peut-être la cause.

Attaché ! dit le loup : vous ne courez donc pas

Où vous voulez ? — Pas toujours ; mais qu'importe ?

Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix d'un trésor.

Cela dit, maître loup s'enfuit, et court encor.

La Fontaine, Fables, 1668, livre I, 5.

Séance 02

La proposition relative

Présentation