Les temps des verbes peuvent avoir différentes significations : on parle de valeurs.
L'imparfait permet de présenter une action ou un état passés dans leur déroulement.
Dans un récit, il permet de présenter les circonstances et le décor : "La tournée se déroulait comme d'habitude. Il faisait beau. Le facteur glissait la lettre dans la boîte quand soudain le chien apparut."
Associé à des compléments de temps, il peut indiquer l'habitude ou la répétition : "Il passait là tous les jours."
Associé au conditionnel, l'imparfait permet d'exprimer l'hypothèse : "Si le chien l'attrapait, le facteur passerait un mauvais quart d'heure."
Le passé-simple permet de présenter une action ou un état passés dans leur achèvement.
Dans un récit, il permet de présenter les actions qui font avancer l'histoire : "Le facteur glissait la lettre dans la boîte quand soudain le chien apparut."
Dans un récit, le plus-que-parfait exprime l'antériorité par rapport à un évènement passé : "Le chien franchit la clôture. Son propriétaire ne l'avait pas attaché."
Dans un récit, le conditionnel exprime la postériorité par rapport à un évènement passé : "Le facteur se promit qu'il changerait de métier."
Dans l'hypothèse, en association avec l'imparfait, le conditionnel permet d'exprimer la condition : "Si le chien l'attrapait, le facteur passerait un mauvais quart d'heure."
Le conditionnel sert à indiquer une incertitude : "Il se pourrait qu'on gagne cette année", "Il serait malade ?"
Il permet ainsi de formuler une demande polie : "Pourriez-vous m'expliquer ce qui se passe ?"
Classez les verbes en fonction de leur temps et de leur valeur.
Le père et la mère de Julien habitaient un château, au milieu des bois, sur la pente d'une colline.
Après beaucoup d'aventures, le châtelain avait pris pour femme une demoiselle de haut lignage.
Peu après la naissance de Julien, un vieil ermite avait prophétisé à sa mère que son fils serait un saint. Mais, au père, un mendiant avait prédit : "Ah ! ton fils !… beaucoup de sang !… beaucoup de gloire !…"
Quand il fut adolescent, son père lui enseigna la chasse. Et Julien chassait chaque jour, seul, avec ses armes.
Une fois, -il faisait très froid-, Julien partit à l'aube. Il tua des bouquetins dans la montagne, des grues près d'un lac, des sangliers dans une forêt. Le soir venu, il découvrit une famille de cerfs.
Il tua d'abord le faon, puis la biche. Alors qu'il allait abattre le cerf, celui-ci annonça à Julien qu'il tuerait son père et sa mère.
Le jeune homme, à ces paroles, fut si épouvanté, qu'il partit secrètement.
Classez les verbes en fonction de leur temps et de leur valeur.
Il voyagea longtemps. Il devint le chef d'une troupe d'aventuriers et participa à de nombreuses batailles. Un roi qu'il avait délivré lui donna en récompense sa fille, et un château.
Julien pensait souvent à ses parents, mais il était heureux. Un soir, il voulut chasser. Il embrassa sa femme, prit ses armes, et sortit.
Il traversa un cimetière abandonné, une forêt lugubre, des marécages où des feux follets dansaient dans l'ombre. À chaque fois, les animaux lui échappaient, et le regardaient d'un air moqueur.
Dans un ravin, un taureau le chargea. Julien, croyant qu'il le tuerait, ferma les yeux. Quand il les rouvrit, le taureau avait disparu.
Au chant du coq, il rentra au château, épuisé et furieux. Il alla dans sa chambre, s'approcha de son lit. Deux personnes y reposaient, l'une contre l'autre. Julien les tua d'un coup d'épée.
Attirée par le bruit, sa femme apparut sur le seuil de la porte. Dans le lit, c'était son père et sa mère. Ils avaient longtemps voyagé, certains qu'ils retrouveraient leur fils. Ils s'étaient présentés peu après le départ de Julien, et son épouse les avait accueillis.