Les temps des verbes peuvent avoir différentes significations : on parle de valeurs.
Le présent sert à présenter un état ou une action qui correspondent au moment où le locuteur parle. Ce moment peut être plus ou moins étendu : "je fais mes valises", "aujourd'hui je prends le train", "demain je prends l'avion".
Il sert à présenter des faits que le locuteur considère ou veut présenter comme vrais : "le soleil se lève à l'est", "les Suédois sont tous grands et blonds."
Dans un récit, le présent peut être utilisé à la place du passé-simple ; il permet de donner l'illusion que l'action se déroule sous les yeux du lecteur : "Le facteur glissait la lettre dans la boîte quand soudain le chien apparaît."
Il permet d'exprimer des acions ou des états antérieurs au moment où le locuteur parle : "Hier, il a plu", "j'ai fait mes devoirs."
Le passé-composé peut indiquer non seulement l'action passée mais surtout son résultat dans le présent : "J'ai bien mangé ce matin"= "maintenant je n'ai pas faim."
Il permet d'exprimer des acions ou des états antérieurs au moment où le locuteur parle : "Demain, il fera beau", "je tondrai la pelouse."
Le futur est un moyen de formuler un ordre : "Vous finirez l'exercice."
Dans un récit, le conditionnel exprime la postériorité par rapport à un évènement passé : "Le facteur se promit qu'il changerait de métier."
Dans l'hypothèse, en association avec l'imparfait, le conditionnel permet d'exprimer la condition : "Si le chien l'attrapait, le facteur passerait un mauvais quart d'heure."
Le conditionnel sert à indiquer une incertitude : "Il se pourrait qu'on gagne cette année", "Il serait malade ?"
Il permet ainsi de formuler une demande polie : "Pourriez-vous m'expliquer ce qui se passe ?"
Classez les verbes en fonction de leur temps et de leur valeur.
LISETTE : Quoi ? Vous n'épouserez pas l'homme que votre père vous destine ?
SILVIA : Que sais-je ? peut-être ne me conviendra-t-il point, et cela m'inquiète.
LISETTE : On dit que votre futur est un des plus honnêtes hommes du monde ; qu'il est bien fait ; qu'on ne saurait être d'un meilleur caractère. Pardi ! tout en sera bon, dans cet homme-là.
SILVIA : Oui dans le portrait que tu en fais, mais c'est un on dit, et je pourrais bien n'être pas de ce sentiment-là, moi. D'abord, un bel homme est souvent prétentieux. Ensuite, on loue son caractère, mais qui a vécu avec lui ? Les hommes ne se dissimulent-ils pas continuellement ? L'autre jour, Tersandre m'a accueillie les bras ouverts, le visage radieux. L'instant d'après, j'ai trouvé sa femme tout abattue, avec des yeux qui venaient de pleurer. Je serai peut-être comme ça. Si cela arrivait, Lisette, je finirais par te faire pitié. Cela m'a fait réfléchir, de sorte que maintenant je ne suis plus sûre de vouloir me marier.
Classez les verbes en fonction de leur temps et de leur valeur.
LISETTE : Allons, arrêtez-vous ; ne faut-il pas avoir de la raison ?
ARLEQUIN : De la raison ! hélas, je l'ai perdue quand je vous ai vue.
LISETTE : Mais est-il possible que vous m'aimiez tant ? Il n'y a qu'un instant que vous êtes arrivé.
ARLEQUIN : Je ne me soucie pas de ce qui est possible, moi ; mais je vous aime comme un perdu.
LISETTE : Mais peut-être m'aimerez-vous moins quand nous nous connaîtrons mieux.
ARLEQUIN : Ah ! madame, quand nous en serons là, j'y perdrai beaucoup.
LISETTE : Vous me croyez plus de qualités que je n'en ai.
ARLEQUIN : Et vous, madame, vous ne savez pas les miennes, et je ne devrais vous parler qu'à genoux.
LISETTE : Souvenez-vous que personne n'est maître de son destin.
ARLEQUIN : Oui, les pères et mères font tout à leur tête.
LISETTE : Pour moi, mon cœur vous choisirait, dans quelque état que vous soyez. Et vous ?
ARLEQUIN : Hélas ! quand vous ne seriez que Perrette ou Margot... même si je vous voyais la serpillère à la main descendre à la cave, vous seriez toujours ma princesse.